La gestion mentale est la pédagogie des moyens d’apprendre. Autrement dit, c’est l’étude et la prise de conscience des mécanismes et fonctionnements mentaux des apprentissages. La gestion mentale vise à transférer les habitudes mentales de réussite d’un élève, dans ses domaines de difficultés. L’élève est invité à expliciter ses habitudes afin d’en prendre conscience. D’autres stratégies lui sont également proposées afin de compléter ses outils de réussite. Ainsi, l’élève devient créateur de ses moyens de réussite futurs en s’appuyant sur ses réussites observées. En maîtrisant progressivement ses apprentissages, l’élève devient plus libre, gagne en autonomie et en confiance.
Antoine de La Garanderie (1920-2010), Docteur ès lettres et professeur de philosophie, est l’initiateur de la gestion mentale.
Selon lui, « Les enfants guidés par l’adulte prennent conscience de l’existence de l’évocation et de la faculté qu’ils ont de la déclencher, de la conserver, de la modifier, de mener une tâche à bien à partir de leurs évoqués, chacun à leur manière. Ils acquièrent donc la conviction qu’ils peuvent arriver progressivement à la maîtrise de leur apprentissage : ils se sentent plus libres, plus autonomes, plus confiants. » Extrait du site conaisens.org – résultats des recherches européennes. Que peut-on observer dans les productions ?
Antoine de La Garanderie a mis en évidence le rôle fondamental de l’évocation comme outil de la pensée, ainsi que la notion de projet.
L’évocation : « C’est faire exister dans sa tête ce que l’on a perçu, en se le « redonnant » sous forme d’images mentales, visuelles, auditives ou tactiles » Antoine de La Garanderie. C’est une construction mentale consciente qui prend sa source dans la perception inconsciente du monde extérieur grâce à nos 5 sens. Pour prendre conscience de ses évocations, il faut supprimer l’objet de perception. Par exemple, fermer son cahier, se déplacer, fermer les yeux, etc.
La notion de projet : Il s’agit en fait de se mettre en projet. C’est l’orientation spontanée et/ou réfléchie de l’activité mentale dans la réalisation d’une tâche. L’élève anticipe mentalement ce qui lui est demandé, identifie les moyens et les obstacles à la réalisation de son objectif.
Grâce à l’évocation et la notion de projet, la gestion mentale explicite les processus mentaux nécessaires pour effectuer les « gestes mentaux » essentiels :
- Faire attention
- Mémoriser
- Comprendre
- Réfléchir
- Imaginer
L’adulte accompagnant met en place avec son élève un dialogue pédagogique. Ce dialogue est un entretien spécifique qui aide l’apprenant à faire émerger à sa conscience les habitudes mentales qu’il utilise au cours de la réalisation d’une tâche. C’est une démarche à la fois introspective et réflexive.
Ce dialogue a lieu avant, pendant et après la réalisation d’une tâche. Il ne s’agit pas d’un échange directif, d’une exploration des émotions, d’un contrôle de connaissances ni d’une recherche des causes d’une difficulté. L’objectif de ce questionnement est la prise de conscience chez une personne de la façon dont son intelligence fonctionne pour lui faire découvrir ses évocations.
L’accompagnant se renseigne sur les procédures dont l’élève fait usage pour s’approprier le savoir, et le renseigne sur les procédures dont il pourrait faire usage. Il interroge, écoute, accueille, reformule et propose des pistes de procédures à développer.
De ce qu’observe l’élève et de ce qu’il peut en communiquer, l’accompagnant construit des hypothèses sur le fonctionnement de l’intelligence de l’apprenant et sur sa gestion mentale. Par les reformulations lors du dialogue, l’adulte vérifie ces hypothèses. Elles pourront ainsi être modifiées ou changées.
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